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Salé - sucré...

  Bonjour, L'art culinaire est, chez nous, une affaire de famille qui se partage. Et comme nous aimons archiver les bonnes recettes, qu'elles soient simples recettes du quotidien, recettes de familles, ou repas festifs... il nous faut à chacun un livre de recettes personnalisé....  Cette année je me suis donc penchée sur la question, pour mon fils qui voulait consigner dans un carnet ses recettes préférées!! Toujours aussi difficile pour un garçon de trouver des modèles aux point de croix, pas trop.... kitch... Mais grâce aux modèles de Véronique Enginger, j'ai trouvé le modèle idéal... et après de longues heures de broderie sur un torchon, ce qui rajoute une certaine difficulté car il est très difficile de broder sur les lignes colorées du torchon, voilà le résultat: J'ai un peu modifié le modèle de base, en enlevant deux gâteux pour les remplacer par des légumes et, en changeant le titre "Mes desserts" en "Mes recettes" de façon à ce que le recueil

Histoire du point de croix: le rouge dans la broderie



Histoire du point de croix, au fil des jours...  
Le rouge des brodeuses.


On ne peut pas écrire l'Histoire du point de croix, sans évoquer " le rouge " qui est, depuis longtemps associé à la broderie au point de croix. Utilisé par les brodeuses pour marquer le linge (voir article ICI), il continu aujourd'hui à être utilisé pour la réalisation d'ouvrages monochromes pleins de charmes! 





Avant l'invention des colorants chimiques, les teintures étaient d'origines animales, végétales ou minérales. Ci-contre , voici un petit clin d'oeil au kit de point de croix Sajou qui reprend les différentes plantes utilisées pour la coloration des tissus et des fils.


Garance ou Rouge du teinturier





Jusqu'à la fin du XIX ème siècle, le rouge, appelé " rouge turc " ou " rouge d'Andrinople",  était fabriqué à partir d'une plante: la garance  (rubio tinctorum), appelée également "rouge des teinturiers". Le succès de cette couleur est liée à ces qualités.  Le rouge garance est la plus résistante des couleurs face aux épreuves du temps, des expositions à la lumière et des lavages. C'est pourquoi elle était utilisée pour marquer le linge.














Cette plante vivace étaient cultivée dans le bassin méditerranéen dès l'Antiquité. La Nouvelle-Zélande et les Hollandais seront d'importants producteurs de garance dès le XVII ème siècle. En France, sa culture se développe dans le Nord, en Ile-de France, en Alsace et dans le Vaucluse à partir du XVIIIème siècle. Les champs semés de garances sont appelées des garancières. La culture de cette plante nécessite entre 18 et 30 mois. Plus les pieds sont anciens,  meilleure sera la qualité de la poudre colorante.




La racine peut mesurer jusqu'à 1 mètre. Elle est séchée, nettoyée puis broyée afin d'extraite l'alizarine qui sert ensuite au mordançage des tissus et des fils, c'est à dire à l'imprégnation des fibres de textile par les pigments colorants.






Pour l'anecdote, l'alizarine était également la teinture utilisée pour les képis et les pantalons d'uniforme de l'infanterie française jusqu'à la Première Guerre Mondiale. Jugés trop voyants, ils ont été remplacés par des uniformes gris.




Le broyage des racines de garances se fait dans des moulins. Plusieurs types de moulins ont servi à cette activité: des moulins à pilons armés de tranchants, des meules verticales semblables au meules à huile, ou horizontales comme les meules à farines, ou bien encore, des moulins à noix identiques aux moulins à café. Certains étaient actionnés par des chevaux. Aujourd'hui il n'existe plus de mécanisme, seuls quelques plans sont encore visibles.


Élévation du moulin de Lille. Photo S. Mary
Sur ce modèle de moulin, les engrenages actionnent les pillons sur la droites qui broient les racines de garances. Ce modèle de moulins était actionné par un cheval.

A la fin du XIXème siècle (1868), les progrès techniques ont permis la production d'alizarine chimique. Elle a été inventée en Allemagne. L'entreprise DMC, en plein essor à cette époque, l'utilise pour teinter son fameux coton mouliné, le célèbre "rouge du Rhin" qui a été utilisé pendant de nombreuses générations pour marquer les trousseaux. (Histoire de la Maison DMC: là!)

L'invention de l'alizarine chimique a entraîné la fin des productions de garance et a mis en difficultés économiques les régions de production de cette plante nécessitant une reconversion de leurs activités. En 1884, il n'existe plus aucune garancière en France. 

Aujourd'hui, le fil rouge a toujours autant de succès auprès des crucifillistes: pour les unes, c'est le  mouliné DMC n° 321, pour les autres, les n° 666, ou 915, ou le Sajou N°2030... selon le goût de chacune ....

Les sources : 
  • "La broderie au point de croix " Nathalie Bresson, 2006.
  •  Rouge des teinturiers sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Garance_des_teinturiers
  • Alizarine sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Alizarine
  •  Deux moulins à garances , Stéphane Mary, Le Monde des Moulins, N°34- octobre 2010, sur http://www.fdmf.fr/index.php/documentation/articles/histoire/399-deux-moulins-a-garance-au-xviiieme-siecle, consulté le 22 mai 2018.

Commentaires

  1. Ahhh !!! Le rouge ... Merci pour cet intéressant article. A propos des moulins décrits ça me rappelle le fonctionnement du moulin de Richard de bas que nous avons visité cet été.

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    1. Oui, moi aussi j'y ai pensé quand tu m'en as parlé.. tu pourrais nous faire un petit article sur ton blog avec les photos du papier décoré de fleurs ...

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    2. Oui. En plus j'ai pris plein de photos dans le but de faire un article.

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