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Sélection

Salé - sucré...

  Bonjour, L'art culinaire est, chez nous, une affaire de famille qui se partage. Et comme nous aimons archiver les bonnes recettes, qu'elles soient simples recettes du quotidien, recettes de familles, ou repas festifs... il nous faut à chacun un livre de recettes personnalisé....  Cette année je me suis donc penchée sur la question, pour mon fils qui voulait consigner dans un carnet ses recettes préférées!! Toujours aussi difficile pour un garçon de trouver des modèles aux point de croix, pas trop.... kitch... Mais grâce aux modèles de Véronique Enginger, j'ai trouvé le modèle idéal... et après de longues heures de broderie sur un torchon, ce qui rajoute une certaine difficulté car il est très difficile de broder sur les lignes colorées du torchon, voilà le résultat: J'ai un peu modifié le modèle de base, en enlevant deux gâteux pour les remplacer par des légumes et, en changeant le titre "Mes desserts" en "Mes recettes" de façon à ce que le recueil

Il était une fois: .... une histoire de meuniers.





Cette semaine, l'esprit de Noël est encore un peu présent à travers cette belle histoire de passion et de transmission que je vais vous raconter.




Petit voyage à la découverte d'un patrimoine, d'un savoir faire, de quelques recettes, et pour ceux qui liront cet article jusqu'au bout, d'une petite surprise qui s'est retrouvée au pied du sapin!


          Il était une fois... le moulin de la Falaise. 

Construit au XVIème siècle, il fût abandonné par les meuniers lorsque la mécanisation prit le pas sur l'utilisation des moulins à vent.
















                                                               

Entre 1924 et 1925, un passionné a récupéré ce moulin sur les coteaux guérandais pour le remonter pierre par pierre sur le lieu-dit  "La Falaise" à Batz-Sur-Mer. Le moulin  reprend son activité en 1992. 
       
       Lorsqu'il était gamin, Grégoire venait régulièrement voir travailler le meunier. Il lui apportait un petit coup de main, apprenant, à l'occasion, à utiliser le moulin. Puis, après des études de charpentier qui ne l'ont pas séduites, c'est tout naturellement que celui-ci a reprit la minoterie, lorsque le meunier a cédé son activitéQuelle belle histoire de transmissions de savoir-faire!

Aujourd'hui, Grégoire assure l'entretien du moulin, la production de farine de sarrasin et la visite guidée de ce beau patrimoine. Le regard pétillant de notre guide tout au long de la visite, témoigne de la passion qu'il nourrit pour son moulin et pour son métier. Cette visite fût une très belle rencontre.





Après cette petite histoire qui ressemble à un petit conte de Noël, voici quelques éléments plus techniques sur le fonctionnement d'un moulin à vent.



Le moulin de la falaise est un moulin à grains utilisé pour la production de farine de blé noir, autrement appelée farine de sarrasin. C'est la farine qui entre dans la fabrication de ces délicieuses galettes salées que les crêperies proposent à leur carte, en Bretagne!



La visite commence donc par la découverte du blé noir qui n'est pas une céréale, comme le blé. On peut dire que l'appellation de "farine de blé noir" est un abus de langage. Le sarrasin ne fait pas partie des graminées. C'est une plante à fleurs.  La farine est produite à partir des graines de cette fleur. 


      


La farine de sarrasin est sans gluten.

A l'arrivée devant le moulin, il est impossible de rester indifférent face à la belle voilure blanche qui s'offre au vent. Les voiles sont plus ou moins déployées selon la force du vent, et les deux parties d'une même aile n'ont pas la même dimension, ce qui permet d'adapter encore plus précisément la surface de la voilure à la puissance du vent. Chaque soir, elles sont repliées.




Comme beaucoup d'édifices, en Bretagne, le moulin est placé sous la protection de la Vierge à l'enfant qui peut être aperçue, lovée dans une niche creusée dans les pierres de granite qui ont servies à la construction du moulin. Le moulin de la Falaise est un moulin de type "petit pied" en raison de son architecture. La base est plus étroite que la partie haute du moulin.


Le fonctionnement du moulin repose sur un ensemble d'engrenages, savamment installés, actionnés par la force du vent sur les ailes et qui entraînent une énorme meule de silex. 


La visite commence à l'étage du moulin et permet de découvrir ces superbes engrenages de chêne. Ci-dessous, le rouet (la grande roue crantée) tourne grâce aux ailes du moulin par l'intermédiaire de "l'arbre"(énorme pièce de chêne en haut de la photo).

L'arbre, le rouet et la lanterne
Cet impressionnant engrenage entraine un engrenage plus petit (la lanterne) qui fait tourner l'axe de la meule. A Chaque tour, l'axe dont la section est carrée donne de petits coups sur le bec verseur de la trémie qui contient les graines de sarrasin, afin de les faire tomber entre les meules.

l'axe et le bec verseur de la trémie.

La trémie.
Les graines de sarrasin dans la trémie

Lorsque la trémie se vide, une clochette avertie le meunier qui doit l'alimenter en graines, car la meule ne doit jamais tourner à vide, au risque de l'endommager.

Clochette.
Les meules sont d'impressionnantes masses de pierre de silex. Il y a deux meules. Une meule fixe qui peut être aperçue, en levant les yeux, dans la descente d'escalier du moulin (c'est la meule dite "dormante"). Et une mobile, la meule "tournante" qui tourne et écrase le grain. Des stries sont réalisées dans les meules pour permettre aux graines d'être écrasées. Ces stries sont refaites tous les mois. C'est le rhabillage.

Meule dormante.

Meule tournante, en mouvement sur la photo.

Stries réalisées sur les meules et les outils nécessaires à cette activité.

Avant de descendre, pour la suite de la visite, il ne faut pas manquer l'impressionnante charpente de bois. Elle est montée sur des roulements qui permettent de faire tourner la toiture et les ailes du moulin pour les diriger dans la direction du vent.

Vue de la charpente.
Dans l'escalier, le meunier nous présente le régulateur. Ce sont les deux poids ronds sur la photo. Cet élément sert à modifier l'écartement entre les deux meules, en fonction de la vitesse du vent. Plus il y a de vent, plus le meunier écarte les poids du régulateur pour resserrer les meules et plus la farine sera fine. 

Le régulateur.

Au rez-de-chaussée, nous voilà devant la bluterie qui est composée d'un tamis et de 3 sacs. Le tamis à deux tailles de mailles différentes, ce qui permet de récupérer de la farine très fine dans un des sacs, de la farine plus grossière dans un autre sac qui sera moulue une seconde fois avec de nouvelles graines et un troisième sac contenant les écorces de la graines qui constituent les déchets et qui serviront à l'alimentation de bétail.

La bluterie.
En sortant du moulin, une visite de l'arrière permet de voir le grande perche appelée  guivre  qui sert à faire tourner la toiture  avec les ailes. Une plus petite perche est le frein qui permet de ralentir la voilure pour stopper le mouvement de la meule.





La porte qu'on aperçoit sur la partie haute du moulin est munie d'une poulie qui permet d'acheminer les sacs de graines. Ceux-ci pèsent 50 kg et seraient difficiles à monter par l'étroit escalier qui mène à l'étage du moulin.






La visite est terminée, j'espère que cet article vous aura intéressé. 


A la sortie, je suis repartie avec de la farine pour fabriquer de bonnes galettes "fait maison" et aussi à ma grande surprise avec un sac d'écorces de graines. Pour quoi faire, me direz-vous. 
Petit rappel: dans la bluterie, il y avait 3 sacs: 1 sac avec de la farine fine, 1 sac avec de la farine plus grossière qui est moulue une deuxième fois et 1 sac contenant les déchets, c'est-à-dire les écorces de la graine. Notre guide nous a  demandé si nous connaissions les bouillotes séches! Ma foi, oui, puisque nous en fabriquions avec ma mère avec du blé. Il est possible d'en fabriquer également avec des noyaux de cerises. Ces bouillotes sont très agréables et faciles à utiliser: pas d'eau qui risque d'inonder le lit, un réchauffage de quelques minutes au micro-onde et plusieurs heures de plaisir pour se réchauffer quand il fait froid ou pour soulager un membre endolori. 

Et bien les écorces de la graine de sarrasin peuvent également être utilisées pour fabriquer des bouillottes sèches... donc parmi mes cadeaux de Noël, il s'en est glissée une !  Chaleur et bien-être garantis!





Côté recettes, j'en connais 2 à base de farine de blé noir: les traditionnelles galettes de sarrasin et le kouing patatez.

Pour faire des galettes de sarrazin, c'est très simple : de la farine  de blé noir (330g), du sel, des oeufs (3) et de l'eau (750 ml). Mélanger tous les ingrédients, laisser poser au moins 2h et cuire à la poêle comme des crêpes. Pour la garniture, il y a beaucoup de possibilités. Pour s'en rendre compte, il suffit de lire les cartes des crêperies qui offrent de nombreuses déclinaisons de la galette de sarrasin. 
La plus traditionnelle étant la galette jambon, oeuf et fromage. Avec une petite salade, le soir, c'est idéal.
Une petite astuce, pour une préparation rapide, j'achète les galettes toutes prêtes. Une cuillère de crème fraîche dans le fond, du jambon, de l'emmental râpé et au milieu un oeuf. Je referme les bords et je la passe 1min 30 au micro-onde... C'est facile,  rapide et gourmand! Pour avoir une galette plus croquante, mieux vaut privilégier la cuisson au four traditionnel. Mais la cuisson de l'oeuf, pour qu'il reste moelleux est plus incertaine.
Bon appétit!

Il existe une autre recette très typiquement bretonne: le kouing patatez à base de farine et de pommes de terre! C'est bon, mais un peu lourd...

Pour reprendre l'introduction de cet article, vous avez découvert un patrimoine et un savoir faire, une surprise glissée au pied du sapin assez inattendue, deux recettes ... Il ne manque plus que les petites croix! Mais cette semaine quelques contre-temps ne m'ont pas permis de terminer l'ouvrage en cours du moment! Il faudra attendre...


Avant de quitter la Bretagne et pour conserver notre esprit de Noël, encore quelques temps, voici une petite crèche bigoudaine qui faisait partie d'une belle exposition de crèches du Monde, à le Chapelle Ste Anne de La Baule.




Enfin pour vous souhaiter une bonne semaine un joli vue coucher de soleil pris sur la côte sauvage le 25 décembre.

Commentaires

  1. Belle histoire et très belles photos. Merci pour cette visite. Isabelle

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  2. Quel bel article avec une confection maison de bouillotte, une recette, la Bretagne... tout ce que l'on aime !! J'ai adoré ce petit détour par la Bretagne ! Bisous maman, lulu :)

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