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Sélection

Salé - sucré...

  Bonjour, L'art culinaire est, chez nous, une affaire de famille qui se partage. Et comme nous aimons archiver les bonnes recettes, qu'elles soient simples recettes du quotidien, recettes de familles, ou repas festifs... il nous faut à chacun un livre de recettes personnalisé....  Cette année je me suis donc penchée sur la question, pour mon fils qui voulait consigner dans un carnet ses recettes préférées!! Toujours aussi difficile pour un garçon de trouver des modèles aux point de croix, pas trop.... kitch... Mais grâce aux modèles de Véronique Enginger, j'ai trouvé le modèle idéal... et après de longues heures de broderie sur un torchon, ce qui rajoute une certaine difficulté car il est très difficile de broder sur les lignes colorées du torchon, voilà le résultat: J'ai un peu modifié le modèle de base, en enlevant deux gâteux pour les remplacer par des légumes et, en changeant le titre "Mes desserts" en "Mes recettes" de façon à ce que le recueil

Des fleurs, des fleurs, des fleurs ....




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Des fleurs par millier pour l'anniversaire de ma fille Emilie !
 13 ans déjà !

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Il y quelque temps, en faisant un peu de tri dans le linge de toilette, je voulais jeter des serviettes à capuche que j'avais achetées quand les enfants étaient petits .... Mais toutes les mamans savent sûrement que pour faire du tri, il faut être discrête, sinon c'est impossible ! Il y a toujours une bonne raison pour conserver ceci ou cela ! Et voilà l'erreur : impossible de jeter ces fameuses serviettes à capuche.  Ce sont les préférées d'Emilie !
En plus, à plusieurs reprises, elle m'avait fait la remarque que j'avais brodé des serviettes personnalisées pour ses frère et soeur, mais pas pour elle ... Quel scandale !


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Qu'à cela ne tienne ! pour son anniversaire, je vais lui offrir du linge de toilette, revisité par mes doigts de brodeuse ...

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Avec sa soeur, nous avons choisi des serviettes blanches, une cotonnade en liberty, et me voilà lancée dans la création d'une serviette à capuche avec l'initiale de mon petit poisson (elle est du mois de mars : signe astrologique du poisson) et une petite serviette assortie.
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J'ai feuilleté quelques livres de broderie, et quelques magazines. Et finalement j'ai retenu le beau livre " Marie et Cie " et " L'alphabet 1000 fleurs " d'Isabelle Gagnebin " que m'avait conseillé mon amie Maryline. 



Pour cette création, pas de point de croix, mais des points de broderie traditionnelle : point de noeud, point de tige, point d'épine, point de bouclettes, roues festonnées, point d'araignée surjetée, qui s'approche d'avantage de la broderie blanche.

Ouvrage qui constitue donc, une entrée en matière intéressante  pour introduire un nouvel article concernant l'histoire du point de croix! 
A lire en bas de page ....

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Revenons à mon ouvrage...
  • D'abord dessiner le E :


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  • Ensuite le reproduire sur la toile choisie et positionner l'emplacement des premières fleurs... 


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  • Choisir les cotons (mouliné DMC) assortis au liberty :
                     


Le choix des couleurs, c'est déroulée en deux fois. Cette étape est très importante pour le résultat final! J'avais fait une première sélection (ci-dessus), mais après avoir brodé quelques fleurs, le résultat ne me plaisait pas. Donc j'ai fait une deuxième sélection : c'est beaucoup mieux !


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  • Petit à petit, les fleurs apparaissent :

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  • Et enfin, la lettre est terminée !

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Le rendu sur le fond liberty me plaît bien, je crois que l'ensemble promet d'être réussi ....


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  • La dernière étape, et pas des moindre : réaliser, à partir des serviettes de toilette, une serviette à capuche et une petite serviette assortie : je sors la machine à coudre !
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  •  Montage de la capuche et d'une petite bande de liberty sur l'une des extrémités de la serviette pour harmoniser l'ensemble .

   

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  • Préparation de l'étiquette avec l'initiale et couture de celle-ci, au dos de la serviette à capuche 


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Et, pour terminer ce projet, réalisation d'une petite serviette 
assortie :




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A quelques jours de son anniversaire, promenade le long de la côte et magnifiques paysages que j'ai envie de partager :


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Histoire du point de croix, au fil des jours...

Broder ou marquer ? Quelles différences ? 

Dans la rubrique précédente, nous avons vu que la broderie est un art ornemental. La broderie blanche, broderie populaire, apparaît vers le XVIIlème siècle et servait à embellir le linge, la lingerie et les vêtements. Il s'agit alors de toutes sortes de techniques de points qui permettaient la réalisation  des magnifiques monogrammes ou des jours sur les draps anciens, les chemises de nuit et le linge de nos grands-mères. En broderie, le monogramme est le nom désignant les lettres des initiales brodées sur les pièces des trousseaux, des mouchoirs et des draps. Cette broderie blanche était enseignée le plus souvent par les religieuses dans les couvents, à l'école religieuse ou dans l'ouvroir (lieu de rassemblement ou les jeunes filles se retrouvaient avec les religieuses pour apprendre différents travaux d'aiguilles). Elle est également enseignée dans les pensionnats, après l'école primaire. 

Quelques exemples de monogrammes issus de ma collection personnelle de draps et chemises
Au XIIIème et XIXème siècle, il y a une différences entre broder qui fait donc référence à la broderie blanche et marquer qui correspond à l'utilisation du point de croix dont l'appellation complète est : le point de croix à points comptés ou point de marque et qui était un outil pour marquer le linge. Celui-ci servait à border l'alphabet de la lingère. On retrouve ce petit alphabet haut de sept points dès le XVIIIème siècle dans l'encyclopédie de Diderot :
Extrait de l'Encyclopédie de Diderot.
Le marquage du linge consistait à broder les initiales des noms de famille, au fil rouge avec ce point de croix à points comptés (point de marque). Il permettait aux lavandières de repérer leurs draps, torchons ou chemises, lorsqu'elles se retrouvaient au lavoir. Les pièces de linge étaient également brodées d'un numéro servant à ranger les armoires convenablement. Le point de marque servait à marquer les trousseaux avant l'apparition des marques tissées dans les années 1950. 

Initiales au point de marque trouvées sur de vieux draps ayant appartenu à mes grands-parents
et sur le poignet d'une chemise.


Exemple de marques tissées (collection personnelle).
Donc à cette époque, broder servait à embellir, marquer à identifier son linge. " La marque est une simple mesure d'ordre " Clarisse de Juranville  (Le savoir-faire et le savoir-vivre, guide pratique de la vie usuelle à l'usage des jeunes filles, p. 180).

Au delà de cette différence d'utilité, broder et marquer porte aussi le signes d'une distinction sociale. La broderie blanche est celle des familles les plus aisées. " Ces distinctions sociales s'inscrivent sur les trousseaux que l'on marque au fil rouge et que l'on brode blanc sur blanc " (Marlène Albert-Llorca, p. 114). Seules les familles les plus riches peuvent se permettre de pratiquer la broderie blanche et de donner aux jeunes filles une " bonne éducation " en les envoyant poursuivre leurs apprentissages au couvent ou au pensionnat, après l'école primaire, alors que les jeunes filles de condition plus modeste doivent travailler au champs, participer aux travaux domestiques et s'adonner aux travaux de coutures pour habiller la maisonnée. 

D'après les ethnologues, broderie blanche et point de marque s'inscrivent également dans une dimension morale pour l'une et physiologique pour l'autre. Morale car la broderie est l'art de lutter contre l'oisiveté " mère de tous les vices ". Les ouvrages de dames sont le gardien des valeurs morales ! Lorsque les jeunes filles sont courbées sur leur ouvrage, elles ne pensent pas à " battifoler "! 
" Du sang à la lettre : le fil rouge de l'alphabet " (Lucie Desideri, p. 677). Pour l'ethnologue Yvonne Verdier le point de marque enseigné à l'école élémentaire à l'âge ou les petites filles deviennent physiologiquement des femmes peut-être vu comme une sorte de rite de passage de l'enfance vers l'adolescence. Ces petites écolières réalisant leur marquette (je consacrerai une petite rubrique prochainement sur la marquette ), apprennent le point de marque, apprennent à marquer. " Marquer, c'est à la fois broder son canevas, puis son trousseau, et avoir ses règles " (Marlène Albert-Llorca, p. 114). Elles apprennent à devenir femme.

Pour terminer cet article, un petit mot sur Yvonne Verdier (1941-1989).  Il n'est pas un livre, pas un article que je n'ai consulté, pour retracer l'histoire du point de croix, qui ne cite ses travaux, tant elle a contribué à offrir un regard nouveau sur les activités des femmes dans la société du début du XXème siècle, et notamment sur la place de l'apprentissage de la couture, broderie et point de marque dans la vie de la femme et dans son évolution physiologique. Ses recherches ethnologiques menées à partir d'une enquête réalisée auprès de femmes de Minot en Bourgogne, l'ont conduite à faire le lien entre trois femmes : la couturière, la cuisinière et la femme-qui-aide et trois fonctions : faire les jeunes filles et la mariée, faire les noces, faire les bébés et les morts, pour trois périodes de la vie : la puberté, la fécondité et la ménopause, à travers trois techniques : coudre, cuisiner, et laver, dans la société du début du XXème siècle et qu'elle livre dans son ouvrage " Façons de dire, façons de faire ". Ecrite en 1979, cette publication littéraire a reçu le prix Broquette-Gonin de l'Académie française en 1980.


Nous voilà assez éloigné de notre broderie au point de croix contemporain !
Il paraît sous cet angle assez peu artistique !
Mais, il aura pourtant d'autres usages et sera aussi une broderie ornementale...


A suivre....

Les sources qui m'ont permis d'écrire ces quelques lignes : 
  • "La broderie au point de croix",  Nathalie Bresson, 2004 ;
  • "Abécédaires au Point de croix De le Toile à la Page",  Corinne Chambras-Gangloff, 2009, ed. Arte Libris.
  • " Le savoir-faire et le savoir-vivre, guide pratique de la vie usuelle à l'usage des jeunes filles", Clarisse de Juranville, 1879, sur http://gallica.bnf.fr
  • " Les fils de la Vierge. Broderie et dentelle dans l'éducation des jeunes filles ", Marlène Albert-llorca, Revue française d'ethnologie , L'homme, 1995, tome 35, n° 133, sur http://www.persee.fr
  • "Alphabets initiatiques", Lucie Desideri, Ethnologie française, vol. 33, n° 4, 2003, p. 673-682 sur https://www.cairn.info.
  • https://fr.wikipedia.org/wiki/Monogramme
  • http://www.academie-francaise.fr/yvonne-verdier


Commentaires

  1. Très joli travail pour Emilie. Moi aussi j'aime ce genre de broderie. Ca change du point de croix et on peux faire vraiment de belles choses.
    Et ton article sur l'histoire de la broderie était super intéressant.
    Encore un peu de patience et tu découvriras ton cadeau d'anniversaire ... quoi ? En retard moi ? 😉

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    Réponses
    1. T'inquiètes ! on est jamais en retard ! tout vient à point pour qui sait attendre .... Et j'espère que les prochains articles sur l'histoire de la broderie seront tout aussi intéressants .... En tout cas j'y travail ! Maintenant, je prépare l'arrivée du printemps ... à suivre !

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